Le collège et futur lycée Paul Scarron se trouvait au XIXè et XXè siècle dans le Château avant de migrer au début des années 1970 sur les hauteurs de Sillé-le-Guillaume.
Comme tous les établissements scolaires de cette époque, d’anciens élèves ou professeurs sont tombés au cours des Première et Deuxième Guerre Mondiale. Une plaque commémorative a été réalisée destinée à se souvenir du nom de ces anciens élèves ou professeurs étant morts pour la France. La plaque a suivi la migration du collège et se trouve maintenant à l’entrée de la cité Paul Scarron.
Deux anciens élèves du collège Paul Scarron, soldats remarquables et originaux, ont fait l’objet d’une notice particulière dans les Alpes Mancelles et reprise dans l’ouvrage de Frank Tourel
Louis Champion meurt en héros d’une arme ancienne, la cavalerie, qui connaît en tant que telle ses derniers jours au début de la Première Guerre Mondiale. A la fin de la guerre, les nouvelles unités de cavalerie seront constituées de véhicules motorisés et de chars. Les canons et les mitrailleuses sont devenus à cette époque beaucoup trop meurtriers pour les cavaliers se déplaçant à découvert sur les champs de bataille. Lieutenant-colonel, il commande une unité de Dragons prestigieuse au cours des siècles précédents, combattant à cheval, portant cuirasse étincelante et casque à crinière. Le 29 août 1914, dans les combats meurtriers qui ont lieu en Lorraine autour de Gerbeviller, il est gravement gravement blessé par des tirs d’artillerie et meurt dans l’ambulance le lendemain.
L’abbé Louis Tessier, illustre le dévouement d’un prêtre dans la guerre. Comme tous les prêtres mobilisés, l’abbé Louis Tessier ne porte pas d’armes mais assiste au plus près du front les soldats en tant qu’aumônier et infirmier. L’abbé Tessier s’illustre particulièrement par son dévouement. Il est décoré de la Légion d’honneur dès novembre 1914. Touché au bras par un éclat d’obus, il a refusé de se faire évacuer pour pouvoir continuer à s’occuper des soldats blessés. En juillet 1915, il obtient de nouveau une citation, indiquant qu’il va chercher sous le feu de l’ennemi au plus près de ses tranchées les corps des soldats morts afin de les identifier et de leur donner une sépulture. La citation indique « Exemple vivant pour tous de courage, d’énergie et d’abnégation ». Il connaît une fin aussi tragique qu’étonnante. En permission, le 27 février 1916, il arrive par le train en gare de Sillé-le-Guillaume où ses parents l’attendaient. Trop pressé il cherche à descendre du train avant que celui-ci ne soit complètement arrêté. Les témoins racontent que, trop encombré de bagages, il glisse et est happé par le wagon suivant le sien. Écrasé par les roues du train, il meurt dans la soirée, titulaire à 44 ans de la Légion d’Honneur, et de la Croix de Guerre avec trois citations dont deux à l’ordre de l’armée.
Le 5 Novembre 2018
Pierre Delahaye
Proviseur